@felix
Reims, Conseil municipal du lundi 30 janvier 2023.
A 15min40
Arnaud Robinet, maire:
" Je veux réagir à un début de polémique relayé, je le regrette, par un élu de l'opposition, initié par l'Ultragauche.
Le blog d'extrême gauche StreetPress a mis en avant dans un post ouvertement hostile à la vidéoprotection une prétendue atteinte aux libertés publiques à Reims dans un article à la fois outrancier et mensonger qui nous a évidemment conduit à ne pas répondre tant la volonté polémique est étrangère à notre communication institutionnelle.
Notre centre de supervision urbain a effectivement expérimenté le logiciel Savari de Thales.
Loin des caricatures et des menaces de dérives orwelliennes, il s'agissait simplement d'un logiciel destiné à faciliter la relecture des vidéos dans le cadre très strict des réquisitions judiciaires; c'est à dire dans le cadre d'une procédure pour laquelle la vidéoprotection peut faciliter la résolution d'une affaire et ce logiciel facilite la recherche d'images a posteriori pour les enquêteurs. Un exemple? La recherche d'un type de véhicule, d'une couleur, sur une plage horaire définie.
L'objectif étant d'optimiser le travail des enquêteurs préalablement aux extractions judiciaires. Une volonté d'optimisation est évidemment nécessaire car en 2022 nous avons eu plus de 1600 réquisitions d'images par la police nationale, c'est à dire près de 5 réquisitions chaque jour et ce gain de temps est évidemment au bénéfice des victimes, puisque cela accélère le temps d'élucidation des enquêtes et permet donc de retrouver les auteurs plus rapidement. On peut le déplorer, je m'en félicite. C'est un combat d'arrière-garde. Je ne connais pas un membre de cette assemblée qui ne se félicitera pas qu'on puisse rapidement identifier l'agresseur d'un de ses proches. Naturellement, cette expérimentation technique avait été autorisée par le procureur de la république, une expérimentation qui n'a malheureusement duré que quelques semaines car Thales a décidé l'arrêt du logiciel, qui ne sera finalement pas mis en production et nous recherchons toujours une telle solution technologique qui permette de faciliter le travail d'enquêtes et donc qui aide les forces de l'ordre dans leur travail.
Et contrairement à ce qui a été évoqué de manière fausse, ce logiciel n'a jamais servi à surveiller en direct la voie publique, qui est une activité strictement limitée car le cadre législatif actuel ne permet pas d'exploiter les systèmes augmentés par l'intelligence artificielle.
A 22min50, Eric Quenard, opposition:
s'agissant de ce début de polémique concernant la vidéoprotection et en particulier l'utilisation du logiciel Savari qui utilisait, ce qu'on appelle l'intelligence artificielle de reconnaissance faciale. Lors du conseil de novembre 2021 c'est vrai, notre collègue Léo Tyburce avait eu l'occasion de vous interroger. Il avait reçu de la part de notre collègue Xavier ALbertini [monsieur sécurité] un certain nombre de précisions que vous avez rappelé à l'instant en évoquant ce logiciel et en expliquant que celui-ci était d'une certaine manière circonscrit à l'usage ou en tout cas à la lecture automatique de plaques d'immatriculation. Vous avez évoqué un article paru effectivement dans la presse, streetpress et qui a été repris aussi par France3, qui a donné lieu d'ailleurs, de votre part, de la part de la collectivité, à un communiqué de presse pour apporter un certain nombre de précisions. Je pense que ces précisions sont utiles parce que sur l'utilisation de tout ce qui est reconnaissance faciale, ça peut donner lieu à du questionnement, à de l'interrogation de la part évidemment des élus que nous sommes mais aussi de la part de nos concitoyens. Et la question de la transparence, qu'elle soit du public ou de nous en tant qu'élu est essentielle. Vous avez rappelé monsieur le maire dans vos propos et c'était aussi la réponse que nous attendions que, à aucun moment, ce logiciel qui a quand même coûté à la collectivité je crois 210 000 euros, de mémoire, d'investissement au budget ce qui n'est pas une queue de cerise par les temps qui courent. Vous avez rappelé monsieur le maire que cet usage avait été exclusivement limité aux véhicules comme l'affirmait d'ailleurs votre adjoint le 16 novembre dernier et qu'il n'a donc pas été utilisé en direction de la population et je crois que ça c'est un élément extrêmement important parce que ça peut donner lieu, susciter beaucoup d'inquiétude. Nous prenons acte de votre réponse, simplement, juste une question: c'est Thales qui a fait le choix d'arrêter l'expérimentation parce qu'il a souhaité arrêter en gros l'usage de cet, ce n'est pas la collectivité qui a décidé d'y mettre fin. C'est important de le rappeler mais en tout état de cause vous avez apporté en devançant un peu ce que je souhaitais dire un certain nombre d'éléments de réponse qui permet aussi de clarifier cette position si tenté qu'il en ait été besoin mais avec l'article de presse, avec les éléments que France3 avait communiqué je pense que c'était des éléments qui étaient importants y compris devant notre assemblée municipale merci.
A 26min:
Alors le coût du logiciel a été de 60 000 euros et nous serons intégralement remboursé.
https://www.videliostreaming.com/Reims/ville-de-reims/2023-01-30_18/
Articles à ce sujet:
1/ À Reims, le maire défend l’usage d’un logiciel d’intelligence artificielle pour la vidéosurveillance
https://www.lunion.fr/id451463/article/2023-01-30/reims-le-maire-defend-lusage-dun-logiciel-dintelligence-artificielle (abonnés)
2/ Suite aux révélations de StreetPress, Arnaud Robinet a finalement admis l’utilisation d’un logiciel de vidéosurveillance utilisant l’intelligence artificielle. Le maire n’a pas averti ses concitoyens de l’expérimentation.
(...)
Le maire de la ville, affilié au parti Horizons d’Édouard Philippe, confirme les informations révélées par StreetPress le 26 janvier dernier. En 2021, la police municipale locale a utilisé un algorithme vidéo utilisant l’intelligence artificielle (IA) pour ses 225 caméras de surveillance. L’outil, nommé « Savari », permettrait de « surveiller, superviser et analyser automatiquement les situations (regroupement, intrusion,…) mais aussi détecter, identifier et classifier les formes et les objets (arme, vélo, …) ». C’est ainsi que Thalès présente sa solution sur le site du Salon des maires, un séminaire annuel pendant lequel les entreprises tiennent des stands pour draguer les élus. (...)
https://www.streetpress.com/sujet/1675183815-maire-reims-arnaud-robinet-confirme-videosurveillance-thales-intelligence-artificielle
3/ Pour compléter le sujet. Un tweet de la mairie du 15 juin 2022.
CSU = 245 caméras, 647 enregistrements vidéo fournis aux services enquêtes de la police et gendarmerie.
Reims_CSU.jpg
https://twitter.com/i/web/status/1536982737906806787