Smart city 2023-2024 : enjeux - conserver la souveraineté des données - matériels - infrastructures
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Post1 - Avril 2023. Un article qui parle de pilotage des communes par la donnée en éludant le sujet des libertés publiques. Son intérêt est l'illustration que l'offre de sociétés technologiques finit par créer la demande des communes sur le sujet du moment qui les préoccupe. Il faut juste leur promettre des économies financières immédiates (éclairage connecté) ou dans le futur si la surveillance par la donnée est censée mettre fin à un problème (déchets, stationnement, circulation). Ou pouvoir participer à une transition écologique (air, eau). Un problème ? Trouver la société qui vend des capteurs de données.
L'article.
Le modèle de « smart city » à la française se cherche encoreCovid, crises énergétique et climatique : tout pousse les collectivités à accélérer sur leurs stratégies de « territoires intelligents », de façon globale ou par petits pas. Le sujet inspire aussi une multitude de petites sociétés.
Mis à jour le 25 avr. 2023 à 13:44
Que deviennent les « smart cities » et, par extension, les « territoires intelligents » dont on a tant parlé au tournant de la décennie ? Ces mots-valises revêtent l'ambition de piloter de façon coordonnée, par le biais de capteurs et par l'exploitation de la donnée, les grandes fonctions urbaines dont la mobilité,l'énergie,l'eau, les déchets, la sécurité, la santé et les services à la population. Cela représente, selon les experts, quelque 200 cas d'usage possibles.Angers, Dijon, Nice, Nantes ou le port du Havre ont ouvert la voie en France, avec des approches transversales mais distinctes. La crise du Covid puis la flambée des coûts de l'énergie ont accéléré l'intérêt des collectivités pour des services connectés, mais à plus bas bruit. En témoigne la croissance de 27 % enregistrée l'an dernier par Lacroix City, branche du groupe nantais Lacroix, grâce au renouvellement de l'éclairage.
« On compte 200 à 300 territoires de toutes tailles qui déploient aujourd'hui des systèmes innovants de pilotage des politiques publiques par la donnée », résume Jacques Priol, fondateur du cabinet de conseil Civiteo, président de l'observatoire Data Publica et coauteur d'une récente étude de l'Institut français des relations internationales sur le sujet.
« Elles picorent »
« Désormais, les collectivités picorent, font leur marché sur des sujets qui les intéressent au moment où elles le souhaitent », observe cet expert, décrivant une approche pragmatique et incrémentale. L'accès à la technologie s'est aussi démocratisé et devient accessible à de petites communes, à l'instar de Saint-Sulpice-la-Forêt, en Ille-et-Vilaine, qualifiée de « plus petite smart city du monde », pour avoir installé quelques dizaines de capteurs dans ses bâtiments publics, générant 45.000 euros d'économie en six ans.
On est dans une nouvelle étape de la Smart City, la plus enthousiasmante et sans doute la plus dangereuse. Jacques Priol Fondateur du cabinet de conseil Civiteo
L'agglomération de Reims, dans la Marne, revendique, elle aussi, une approche à petits pas, récemment formalisée avec la création d'un hyperviseur dont la réalisation a été confiée à NGE Connect et KPMG. Cet outil, d'un coût de 1,5 million d'euros, pilotera dans un premier temps l'éclairage puis d'autres fonctions. « L'intérêt de cette solution est d'être adaptée à nos dispositifs existants, donc sans modification de matériels », souligne Catherine Vautrin, présidente (LR) du Grand Reims.
La métropole d'Angers, dans le Maine-et-Loire, s'est engagée sur un projet d'une tout autre ampleur en lançant en 2020 un marché global de performance (MGP), confié à Equans. Il mobilisera 178 millions d'euros d'investissements sur douze ans. Avec l'objectif de trouver 100 millions d'économies.
Des « arbres signaux »
« La particularité du projet est sa vision à 360 degrés. Les collectivités qui n'envisagent pas les choses de façon globale risquent de le regretter », soutient Constance Nebbula, vice-présidente (LR) de la métropole, chargée du numérique. La smart city angevine embrasse en effet une dizaine de thématiques et fait valoir ses premiers résultats. En 2022, 440.000 euros ont été économisés sur l'éclairage, remplacé et connecté, l'ambition étant de s'alléger de 70 % de la facture énergétique au terme du déploiement.
Quelque 60 espaces verts et 250 « arbres signaux » ont été équipés de capteurs pour arroser au plus juste. Quelque 3.500 autres ont été placés dans les locaux publics pour réduire de 20 % les factures d'eau, d'électricité et de gaz. Et 200 conteneurs enterrés disposent de sondes pour optimiser les tournées.
Des innovations se font jour, comme l'analyse prédictive du stationnement ou la modulation de la pression de l'eau pour épargner les tuyauteries. Un hyperviseur bardé d'écrans pilote le tout. Le jumeau numérique qui lui est associé anticipe les inondations et les îlots de chaleur en intégrant les prévisions du GIEC.
Briques technologiques
Le modèle se cherche encore. Mais la smart city est une source d'inspiration sans borne pour des start-up, à l'instar de XXII et sa technologie d'analyse vidéo en temps réel. Upciti propose une approche distincte avec caméra basse définition pour la gestion du stationnement sans atteinte à la vie privée.
D'autres briques technologiques apparaissent du côté de Geotwin et sa maîtrise de l'intelligence artificielle pour la mobilité, de Lify Air sur la prévention des allergies aux pollens, d'AtmoTrack sur la qualité de l'air ou de Bionatics, qui propose un outil d'aide à la décision numérique pour la transition écologique.
Dans son projet de territoire intelligent, piloté par Eiffage Energie Systèmes, le syndicat d'énergie du Finistère a, pour sa part, embarqué les sociétés rennaises Dolmen, avec sa plateforme locale de marketing, ou Sensing Vision, spécialiste de l'efficacité énergétique et de la supervision de réseaux. Le consortium fournira aux communes du département breton les outils pour gérer leurs réseaux d'éclairage, les compteurs, le stationnement ou installer une plateforme citoyenne…
Mais bien d'autres cas d'usages restent à explorer, comme le montre le projet « Data et quartiers », porté par l'association Réso villes, sur des thématiques sociales comme la détermination en temps réel des emplois disponibles et les aides aux candidats issus des quartiers politiques de la ville.
« On est dans une nouvelle étape de la smart city, la plus enthousiasmante et sans doute la plus dangereuse », analyse Jacques Priol, alertant les collectivités sur l'enjeu majeur de conserver, quel que soit le projet, la souveraineté sur leurs données.
Emmanuel Guimard (Correspondant à Nantes)
https://www.lesechos.fr/pme-regions/pays-de-la-loire/le-modele-de-smart-city-a-la-francaise-se-cherche-encore-1937817 -
@kanopai Post 2 - Octobre 2024 - Un article qui rappelle sur quoi reposent toutes les formes de smart city : l'installation d'un réseau fibre optique très haut débit, du matériel informatique (stockage, ordinateur etc)
A Nîmes, une édition spéciale du plus grand salon asiatique sur la « smart city »
Le Smart City Summit & Expo, premier salon professionnel des villes intelligentes d'Asie, se délocalise à l'étranger, avec une version accueillie dans le Gard le 25 octobre.
Internet des objets, objets intelligents, mobilités électriques, énergies renouvelables… Une version gardoise du Smart City Summit & Expo, sommet asiatique professionnel sur les villes intelligentes, est prévue le 25 octobre à Nîmes. L'édition nîmoise s'adresse aux entreprises et aux municipalités.
Alors que la ville intelligente pose des enjeux technologiques, démocratiques et économiques , le salon entend mettre en avant des solutions adaptées et créer des opportunités commerciales entre acteurs publics et privés. « Les leaders de l'industrie de Taïwan et du secteur florissant des villes intelligentes en Asie », seront présents, indiquent la Taipei Computer Association et l'agglomération de Nîmes Métropole , qui coorganisent l'événement.
L'agglomération qui regroupe trente-neuf communes « a amorcé sa transition vers une ville connectée avec l'installation d'un réseau fibre optique très haut débit ou encore le déploiement de l'application de la Ville de Nîmes délivrant de multiples services aux habitants (agendas, actualités, transports, e-administration…) », décrit le site d'informations locales « Objectif Gard ».
Des entreprises gardoises aux côtés des fleurons taïwanaisParmi les entreprises taïwanaises, des secteurs divers sont représentés : Synology (solutions de stockage), Asus (PC portables ), Gigabyte (matériel informatique), ID Water (solutions dédiées à l'analyse de la qualité de l'eau), Smart Finder (localisation d'objets)… Côté français, plusieurs entreprises gardoises présenteront leurs produits, telles que Load Stations qui fabrique des bornes de recharge pour véhicules électriques, et Exavision qui fait des caméras capables de résister aux situations les plus extrêmes. Des grands groupes seront aussi présents, comme EDF, Orange, Suez, Synox et Ineo.
« L'intelligence artificielle dans le développement » et « Une approche pragmatique de la durabilité » comptent parmi les thèmes qui seront abordés.
Organisé à Taïwan , le SCSE est le plus grand salon des villes intelligentes en Asie, avec six cents exposants, soixante-treize sessions de conférences et 148.000 visiteurs venus de quarante-six pays. L'édition 2024 du SCSE s'est déroulée en mars. La Taipei Computer Association fédère plus de 4.000 membres générant 80 % de la valeur de la production de l'industrie des technologies de l'information et de la communication à Taïwan.
Hubert Vialatte (Correspondant à Montpellier)