@ldh-nice C'est bien le problème de fond : les mairies qui s'équipent en vidéosurveillance ne s'embarrassent quasiment jamais d'en vérifier l'efficacité.
Je crois que j'avais déjà donné le lien sur ce forum, mais j'ai fait une "mini étude" sur le sujet, en étudiant l'évolution de la déliqnuance sur 6 villes finistériennes : http://www.15h52.net/videosurveillance/
Pour ce faire, je me suis inspiré de la méthodologie des études de Guillaume Gormand, donc en prenant les chiffres de la délinquances, par rubriques, sur plusieurs années et surtout en les comparant avec les chiffres départementaux.
Cette comparaison est indispensable, vu qu'on voit bien que la tendance nationale est bien à une augmentation des atteintes aux personnes, et une baisse des atteintes aux biens.
Et c'est là on on constate souvent une mauvaise foi flagrante des mairies 'vidéosurveillées"...ils constatent une baisse des atteintes aux biens dans leur commune : ils crient victoire ! Or souvent on constate que si elles ont baissées, elles ont moins baissé que la moyenne.
Il y a aussi des communes, comme Gouesnou dans le Finistère, qui font des communiqués de presse victorieux, indiquant que la délinquance baisse de manière spectaculaire après les caméras, chiffres à l'appui... sauf qu'ils disent ça en 2021, en se basant sur les chiffres de 2017/2018. Or cette année là, effectivement il y a eu une grosse baisse dans cette ville... seulement les 2 années suivantes la délinquance a re-augmenté au point de dépasser le taux d'avant 2018. C'est d'une malhonneteté flagrante, je l'ai signalé à la mairie, silence radio total.
Ce que j'en tire comme conviction, après ces 2 ans de "surveillance de la vidéosurveillance", c'est que les mairies sont bien embêtées avec ce sujet. Concrêtement, il y a des demandes de sécurité de la part des citoyens, et la vidéo a "bonne presse", hélas. Quand il s'agit de systèmes "passifs", comme chez nous dans les petites villes, le coût n'est pas énorme, de l'ordre de 1500€/caméras. Les factures globales ne dépassent que rarement les 100 000€, ce qui à l'échelle d'une petite commune n'est pas grand chose, d'autant que les aides du gouvernement sont conséquentes. Donc ils se lancent, c'est facile, pas trop cher, et ils peuvent communiquer sur leur politique de sécurité, et le quidam moyen est content.
Seulement, si au bout d'un ou deux ans, le bilan n'est pas bon, quoi faire ?
L'honnêteté serait de le reconnaître, mais ce serait reconnaître une erreur et un gaspillage d'argent public et communal, et ça, les élus n'aiment pas vraiment ça, clairement.
Sur les 6 villes que j'ai auditionnées, une seule savait qu'ils pouvaient avoir des stats officielles. Les 5 autres ignoraient totalement ça, donc n'étaient même pas dans une démarche d'évaluation, c'est révélateur.
Maintenant, pour être objectif, tout n'est pas noir ou blanc : sur les 6 villes étudiées, il y en a au moins une qui a un bilan positif sur tout les critères. C'est d'ailleurs la seule ville qui m'a répondu sans tabou... et pour cause, chez eux les caméras ne sont qu'un des maillons d'une politique de sécurité globale, qui comprend de la prévention, l'embauche d'un policier municipal qui a un profil "social", etc.
Je précise aussi que l'object de ma "mini étude" était de juste amorcer une démarche d'évaluation, en étant conscient que je n'avait pas les moyens ni les compétences pour réaliser une véritable étude, comme ont pu le faire Gormand et d'autres. J'espérait que mes résultats allaient au moins inciter à pousser le sujet plus loin, notamment par le service de sécurité départemental, mais là encore : aucune réaction ni aucune réponse.