Où en est la SNCF avec sa VSA (et le reste) ?
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Petite récap des projets sécuritaires de la SNCF.
En 2015, au lendemain des attentats, la SNCF testait un projet technopolicier destiné à « sécuriser les gares ». De nombreux médias ont relayé l'affaire pendant quelques mois, puis le sujet est retombé. Mais le projet a-t-il été interrompu après l'expérimentation ? Ou déployé sur toute la France ?
Question contenu, on trouve :
La VSA
En plus de ces mesures concernant les agents, les caméras de surveillance vont devenir "intelligentes" et seront capables de repérer un comportement suspect
Désormais, les caméras elles-mêmes préviendront les humains quand il se passe quelque chose d’anormal. Les caméras pourront par exemple repérer une personne qui marche dans le sens inverse d’un flux de voyageurs dans un couloir par exemple, ou encore une bagarre, un mouvement de foule inhabituel et même un bagage abandonné.
(Europe1)
Le logiciel se base sur divers critères, comme « le changement de température corporelle, le haussement de la voix ou le caractère saccadé de gestes qui peuvent montrer une certaine anxiété »
(Le Monde)
Toutes les données sécrétées par ces indiscrets sont ensuite avalées par un logiciel prédictif qui, à partir de scénarios déterminés, va ou non tirer la sonnette d’alarme. Ces premières bribes révèlent que les finalités pourraient dépasser le risque d'attentats. De plus, elles indiquent l’usage de caméras thermiques mais aussi de micros de surveillance d’ambiance, histoire de jauger approximativement la température corporelle des clients et le volume des propos tenus dans l'enceinte d'une gare.
Des dispositifs soumis à l'attention de la CNIL
Ces expérimentations ne sont pas juridiquement liées à l’état d’urgence, mais avant tout à un contrôle de la CNIL. Si le dispositif est validé, il pourra donc perdurer au-delà de la situation actuelle.
Sur le terrain de la régulation, dans un rapport sénatorial datant de 2008, il avait déjà été suggéré de « ne pas interdire a priori les systèmes de vidéosurveillance « intelligente », mais de les soumettre à des conditions plus strictes sous le contrôle de la CNIL ». Ce document expliquait que ces systèmes étaient capables « de détecter, par exemple dans une foule, des mouvements ou des sons anormaux (une personne qui court, des cris...). »
La CNIL suivait l'affaire depuis quelques années
Dans un autre document de 2012, la même Commission évoquait d’autres technologies comme celle visant à isoler une personne par vidéosurveillance. « Cette personne est ensuite suivie par caméras lors de ses déplacements tandis qu’une information est transmise à un agent afin que ce dernier arrive à sa rencontre. La technologie met en œuvre de la détection de contour et de la détection de la tenue vestimentaire, sans pour autant utiliser de technologies d’identification ».
On parlait même de [...] « constitution d'un fichier « photos » sur le modèle du fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) qui permettrait de reconstituer un visage et de le comparer avec des enregistrements sur une scène d'infraction ».
(NextInpact)
La SNCF, qui opère son test sous le contrôle de la Commission nationale de l’information et des libertés (CNIL), a d’ores et déjà annoncé son intention d’inscrire cet essai dans la durée, et de ne pas le limiter au risque d’attentat. « On teste pour savoir si ça n’identifie que les gens qui ont une intention négative, un agresseur, ou un “tripoteur”, mais aussi l’acceptabilité sociale », pour voir si les voyageurs sont prêts à accepter de telles technologies, une fois l’état d’urgence levé.
Caméras-piétons
Les caméras individuelles, qui devaient servir à "identifier les comportements suspects". On comprend mieux la transmission en direct décrite dans ce sujet.
La SNCF s’interroge également sur la possibilité d’équiper ses agents de caméras portatives. Elles pourraient à la fois identifier les fraudes ou les comportements suspects, mais aussi, si nécessaire, vérifier a posteriori la conformité de l’action des agents
(Libération)
L'application de
délationsignalementAu printemps, une application devrait être lancée pour permettre aux voyageurs de lancer l’alerte à partir de leurs smartphones en cas de comportements suspects.
(Libération)
En décembre 2015, ils annonçaient que le système n'était « pas prêt pour un déploiement immédiat », en raison des nombreux faux positifs.
(BFMTV)
En 2018, on apprenait cependant que les algorithmes étaient développés par une société grenobloise nommée Smart-Me-Up. Les poids-lourds du secteur comme Thales et Safran travaillant avec la RATP sur un système nommé DéGIV (Détection et Gestion d’Incident en Véhicule ferroviaire) regroupant les fonctions de détection de « situations dangereuses », comptage, et mesure de « densité de personnes ». L'article ajoute que « la solution semble être prête à passer à la prochaine étape : la mise en place industrielle ». On évoque aussi la possibilité « d’utiliser des données vidéo obtenues par d’autres moyens (via des drones notamment, pour la surveillance des voies et la lutte contre les vols de caténaires par exemple) »
(SiaPartners Transport & Distribution)
Le Monde indiquait aussi que « Des logiciels de ce type existent depuis plusieurs années, et sont principalement utilisés dans des aéroports, en Amérique du Nord mais aussi en Europe, par exemple à Schipol (Pays-Bas) »
On apprend aussi que la SNCF gérait 40 000 caméras en 2015. Parallèlement, la possibilité d'acheter un billet de train anonymement a quasiment disparu l'année dernière, et leur site web multiplie les outils de tracking tentant de contourner les protections des navigateurs...
Et on a appris en décembre le projet de généralisation du PNR à tous les transports.
Sources :
Suivi physique, VSA, etc.
https://www.europe1.fr/societe/sncf-des-cameras-intelligentes-pour-detecter-les-comportements-suepects-2710543
https://www.lemonde.fr/pixels/article/2015/12/17/a-la-sncf-des-logiciels-pour-detecter-les-comportements-suspects-par-videosurveillance_4833882_4408996.html
https://www.nextinpact.com/news/97757-la-sncf-teste-detection-comportements-suspects-par-videosurveillance.htm
https://www.liberation.fr/france/2015/12/16/la-sncf-teste-des-logiciels-pour-detecter-les-comportements-suspects_1421331
https://hightech.bfmtv.com/internet/sncf-et-la-detection-de-comportements-suspects-entre-mythes-et-realites-938302.html
https://transport.sia-partners.com/20180324/les-usages-de-la-video-intelligente-au-service-de-la-sureteAchat, site web, fichier voyageurs
https://www.kameleoon.com/fr/blog/comment-ouisncf-individualise-la-relation-avec-ses-voyageurs-0
https://www.liberation.fr/checknews/2019/06/18/est-il-vrai-qu-on-ne-peut-plus-prendre-le-train-incognito-en-france_1734363
https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/sncf/est-on-desormais-oblige-de-donner-son-nom-quand-on-achete-un-billet-de-train_3489953.html
https://www.shaftinc.fr/escalade-traque-eulerian.html
https://www.nextinpact.com/news/108540-la-police-nationale-lorgne-sur-donnees-reservation-voyageurs.htm -
La SNCF fait carrément la pub sur son site, ça date de 2018 :
https://www.digital.sncf.com/actualites/quand-sncf-teste-la-video-intelligente
Apparemment, la VSI serait déjà en œuvre à la gare de la bibliothèque François Mitterrand (comptage et densité) par IBM ou dans 11 gares de la ligne du RER C (Smart me up) et la SNCF voudrait étendre ça d'ici 2020 (où ça en est?)"mais en ce qui concerne le retour d’expérience, pour le moment, des difficultés de paramétrage sont également remontées : le dispositif doit encore se stabiliser, des taux d’erreur trop irréguliers et aléatoires ayant été constatés. En revanche, le coût reste raisonnable : pas plus de 300 euros de budget par caméra."
Ou encore le développement de Détection Automatisée d'Anormalités, basé sur l'auto-apprentissage (Thalès ou VI-dimension). D'après l'article la SNCF aurait fait bcp de demandes d'expérimentation auprès de la CNIL... -
" Incident lors d'un contrôle de titre de transport : expérimentation de la caméra - 8 janv. 2020
La loi d'orientation des mobilités prévoit qu'à titre expérimental, certains agents ou contrôleurs assermentés d'une entreprise de transport pourront filmer leurs interventions en cas d'incident ou de risque d'incident. Par exemple, SNCF, Thello, RATP.
Cette expérimentation débutera le 1er juillet 2020 pour une durée de 4 ans.
Cette page reste d'actualité et sera modifiée à cette date."Voilà c'est un peu en lien avec ce qui a été mentionné plus haut. Source
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Ma boîte a travaillé un temps pour la SNCF sur la détection automatique d'événements par microphone. Ça n'a jamais fonctionné correctement, et ça a finalement été abandonné (du moins en ce qui nous concerne).