De la normalisation de la surveillance via les écoles
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Cela fait maintenant 5 ans que je soutiens et suis La Quadrature et suis heureux de découvrir ce projet car il croise des préoccupations récentes.
Si j'ai bien compris le projet Technopolice tend à concentrer sur la surveillance à fin de police, la ville connectée, etc..
Mais quelle place, si elle en ont une ici, mes chers amis, pour les technologies de surveillance qui ciblent les enfants ?- Depuis 2014 l'usage de reconnaissance d'une marque biométrique de la main des enfants, certes périssable pour des raisons évidentes, est mise en place pour remplacer les cartes de cantine dans les établissements scolaire. Pour "éviter les problèmes d'oublis de cartes" nous dit-on.
- Depuis 2015, annoncés seulement 8 jours après les attentats à Paris par Wauquiez en Auvergne Rhône Alpes notamment, les lycées sont dotés de portiques à badge aux entrées dans un grand programme de "sécurisation" des établissements. Les élèves et personnels doivent donc badger à chaque entrée.
Si, nous dit-on, ces infrastructures ne présentent pas de risques particuliers en matière de surveillance (autres que de faire un trou béant dans les finances déjà pas folichonnes destinées à l'école), elles présentent d'après moi un risque bien plus grand : la normalisation du fichage. Comment peut-on espérer trouver des alliés futurs dans ce combat quand toute leur enfance ils ont utilisé leur main pour aller manger chaque jour et un badge (bientôt sans besoin d'action de leur part ?) pour passer les portes ?
Ma question est donc : quelle place ce genre de dispositifs doivent (ou non) occuper au sein du projet Technopolice ?
À mon sens un travail de sensibilisation des élèves et des parents est critique. Bientôt ces équipements seront acceptés et courants et pourront laisser place à des pratiques pour l'instant controversées comme la reconnaissance faciale sans aucuns heurts.Merci et désolé pour le pavé.
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Merci beaucoup pour ce message. Il me semble que ce sujet rentre totalement dans le sujet Technopolice. La normalisation des dispositifs de surveillance, que ce soit pour les mineurs ou majeurs, est une question vraiment centrale, et d'ailleurs au centre du recours fait par La Quadrature, LDH, CGT Educ et FCPE contre l'expérimentation de portiques de reco faciale dans des lycées (voir l'article juste ici : https://www.laquadrature.net/2019/02/19/reconnaissance-faciale-un-recours-pour-faire-barrage-a-la-surveillance-biometrique/
Dans le recours, on avait d'ailleurs cité plusieurs décisions de la CNIL sur la question de l'accès biométriques à la cantine.