Projet artistique - Documentaire
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Bonjour à tou.te.s,
Je me suis inscrit sur le forum il y a environ un mois et ça fait un petit moment que je pense à vous écrire.
Premièrement, je tiens à exprimer tous mes encouragements aux nombreuses personnes impliquées dans le projet Technopolice, à celles et ceux qui donnent un peu de leur temps pour prospecter, réfléchir ensemble et se mobiliser en faveur de nos droits les plus fondamentaux et de notre liberté morale. Merci pour vos efforts mutualisés et cette belle énergie militante.
En ce qui me concerne, je suis étudiant en dernière année aux Arts Déco de Paris. Pour mon projet de diplôme, je m'intéresse aux technologies prédictives dans l'espace public, et plus particulièrement aux dispositifs de surveillance, de protection, d'anticipation - ou que sais-je, permettant d'identifier des comportements déviants, suspects ou inadaptés. Triste utopie puisqu'elle n'en est plus vraiment une, je souhaite profiter de cet élan de résistance sous toutes ses formes pour me joindre à vous dans le creux de cette lutte, avec les outils qui sont les miens : un appareil photo, une caméra, et la volonté de porter un regard aussi bien politique que poétique sur cette mobilisation technopolicière.
À l’heure où j’écris ces lignes, mon projet n’en est encore qu’à ses balbutiements formels, même si le cadre théorique est déjà en place depuis un certain temps déjà. Mon positionnement est clair : surfer sur l’élan positiviste qu’incarnent ces technologies de surveillance au profit d’un pseudo-protectorat des populations urbaines qui alimente avant tout un marché économique florissant - celui du capitalisme de surveillance - et l’acharnement forcené d’une lutte contre un imaginaire terroriste qu’il s’agit désormais de débusquer à tout prix et à chaque coin de rue alors que nous entrons en réalité dans une ère de contrôle des corps permanent.
Je travaille actuellement à la réalisation d’un documentaire fictionnel mêlant images de simulation 3D effectuées grâce à un logiciel de modélisation de situations sectorielles (AnyLogic), images d’archives glanées sur internet - celles d’instances médiatiques ou d’utilisateurs lambdas partagées sur les plateformes communautaires - et captations documentaires sans mise en scène. Je n’ai pas d’intentions particulières concernant le troisième versant du film, mais c’est justement la raison pour laquelle je me rapproche de vous aujourd’hui. Je pense davantage à quelque chose au carrefour du reportage et du cinéma du réel.
Alors, si certain.e.s d’entre vous souhaitent participer au projet d’une manière ou d’une autre, que l’on se rencontre, que l’on discute, je suis ouvert à l’échange. Si vous maitrisez la manipulation du laser anti caméra mieux qu’un.e manifestant.e Hong-Kongais.e et que vous êtes ok pour une démo : je suis là ; si vous excellez dans l’art du maquillage anti algorithmes : réalisons un tuto ensemble ; si une cartopartie s’organise prochainement à Paris ou ailleurs : montrez moi la portée sans limite de votre flairo-radar à caméras et votre dextérité sur Open Street Map.Par ailleurs, je viens de terminer à l’instant l’article consacré à « l’ère de la surveillance intelligente » dans le dernier numéro des Cahiers du Cinéma et dans l’entretien téléphonique auquel @felix a pris part avec Paola Raiman, tu mentionnes à la toute fin de la retranscription qu’un projet d’étude gestuelle chorégraphique autour des faux-positifs algorithmiques pourrait se matérialiser sous la forme de happenings.
Cette idée m’intéresse beaucoup et si je peux aider de quelque manière que ce soit, c’est avec plaisir que je me joindrais à l’équipe.Amicalement,
Jean-Baptiste Georjon
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Salut @jibeg ! Super projet ! Si tu peux, on va à La parole Errante demain à Montreuil, ça peut être une bonne occase de parler de vive voix !
http://laparoleerrantedemain.org/index.php/2020/02/10/sorganiser-ensemble-contre-la-repression-we-dechanges-et-dauto-formation/Sinon ici on parle de faire du collage et si des personnes sont chaudes pour faire une cartoparty c'est trop cool !