Val d'Oise: centraliser la vidéosurveillance des communes grâce à la loi sécu globale
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Le département du Val-d'Oise planche sur la création d'un centre de visionnage en temps réel des caméras de vidéosurveillance, ouvert à toutes les communes volontaires.
Ce type de structure de mutualisation à l'échelle départementale a été rendue possible grâce à l'adoption de la très controversée loi Sécurité globale en 2021.
Qui s'en occupe?
C'est le syndicat mixte Val-d'Oise numérique qui pilote le projet.Objectifs de la mutualisation:
inciter à développer la vidéosurveillance, réduire les « trous dans la raquette » dans le suivi des faits délictuels, qui peuvent se dérouler sur plusieurs communes, réaliser une économie de personnel, obtenir une meilleure efficacité et baisser les coûts.extraits:
c'est principalement en direction des communes qui n'ont pas les moyens de visionner les images sur leur territoire 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, que cette offre est destinée. Trop souvent, les images sont stockées quelques jours, dans l'attente d'une requête de police ou de la gendarmerie pour élucider une affaire.Les coûts:
extraits
Dans un premier temps, une centaine de caméras aux abords de 40 sites départementaux seront scrutées. Cela représente une enveloppe de 1,8 million d'euros. A terme, près de 400 caméras seront installées et visionnées par le département, auxquelles s'ajouteront celles des communes. Le bâtiment, d'un montant d'1,5 million d'euros, devrait ouvrir ses portes à l'été 2023
(...)
Depuis 5 ans, la collectivité a investi 2 millions d'euros dans le déploiement de ses 250 caméras mais seules deux communes dont L'Isle Adam se sont dotées d'un CSU. Et le fonctionnement coûte cher. Les deux agents affectés au visionnage coûtent près de 140.000 euros par an.
(...)
Mais avant de s'engager, Sébastien Poniatoswki relève deux points de vigilance. La connaissance du coût du fonctionnement et de l'investissement demandé aux communes - qui doit être calculé au prorata du nombre de caméras par municipalité - et la participation des polices municipales. « Les communes attendent un effort du département », prévient l'édile. En effet, les 15 membres de la police municipale de L'Isle-Adam représentent 800.000 euros par an pour la commune. Et il verrait d'un bon oeil qu'ils soient sollicités par les futurs opérateurs du centre de supervision départemental en cas d'alerte.Quelle offre de services à la carte pour les collectivités déjà équipées d'un centre de supervision urbain?
extraits:
pour les grandes agglomérations, il sera proposé de stocker les images en sauvegarde ou de déléguer le visionnage à certains horaires ou certains jours. Aussi, l'intégration de l'intelligence artificielle dans l'exploitation des images - au niveau du département - est perçue comme une source d'économie de personnels et d'efficacité non négligeable pour certaines villes. L'IA promet en effet de compresser des heures d'images et de se focaliser sur certains lieux ou personnes.Pour réduire quoi?
dépôts sauvages, cambriolages, trafics de voitures.Un article des Echos d'avril 2022:
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@kanopai merci ! mise en application très concrète de la loi SG en effet - ça serait bien d'arriver à tenir la veille sur ce genre de mutualisation qui appelle derrière à l'analyse algorithmique j'imagine
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@martin Les vendeurs vont utiliser l'argument "le val d'Oise le fait" pour pousser les élus d'autres départements à copier sans réfléchir. Et parions que l'analyse algorithmique deviendra ce qui permettra à un élu de parler de "nouveauté technologique" et de dépense publique pour être "moderne" pendant au moins 30 ans à moins que les futurs élu.e.s aient une culture de l'humain.
Localement, des communes sont en train de chercher à mutualiser. -
AEF en parle également aujourd'hui dans une dépêche, le pdf de l'article est là :Dans le Val-d’Oise, un projet de centre de supervision départemental....pdf
Il est clairement mentionné que les startup de VSA sont venues faire leur pub :
Pour les convaincre, le président de l’AN2V mise sur l’intelligence artificielle toujours plus sophistiquée, soit directement embarquée dans les caméras, soit dans le traitement des images au CSU (lire sur AEF info). Au cours de la matinée d’échanges dans le Val-d’Oise, les représentants des start-up XXII (lire sur AEF info), Two-I et Wintics ont présenté leurs solutions aux élus. Vidéoverbalisation à la carte, suivi d’une personne selon ses vêtements, détection de regroupements, focus devant les gares ou les hôpitaux… Les industriels avancent jusqu’à 164 usages possibles que les collectivités peuvent choisir.
L'article renvoie aussi à l'instruction qui met en oeuvre l'article 42 de la loi SG : https://media.interieur.gouv.fr/bomi/BOMI2022-3-1/textes/B00_20220304_TERB2205640J.pdf
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@no Merci! La lecture des documents va dans le sens de ce qui est poussé sur mon territoire.
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Merci pour les infos, la loi et une application pratique...
Je cherchais des infos sur ce que je soupçonnais d'être une mutualisation de caméras (ou plutôt une centralisation de banlieue à Paris), mais je ne trouvais pas grand chose (https://forum.technopolice.fr/topic/9212/réseau-fédérateur-vidéo-paris/7). J'étais tombé sur un article de 2020 où les Yvelines regrettaient de ne pouvoir mutualiser leurs systèmes de vidéosurveillance (https://www.aefinfo.fr/depeche/637283). Visiblemement la loi sécurité globale leur a donné raison...
Ces infos n'expliquent pas ce qu'est exactement le Réseau fédérateur vidéo Paris, puisque la loi permet la mutualisation seulement à échelle départementale, mais l'esprit est bien là... -
@Aquarium Je viens de lire les infos que vous avez partagé. Elles permettent de confirmer que nous vivons une escalade sans fin. Quand le droit n'autorise pas, il finit par l'être.
Si je lis un article sur le réseau fédérateur vidéo Paris, je penserai à venir le partager. -
Un article que l'avancement de la videosurveillance dans le Val d'Oise : https://www.lesechos.fr/pme-regions/ile-de-france/la-videosurveillance-gagne-du-terrain-aupres-des-communes-du-val-doise-1848783