Statistiques de délinquance bientôt publiques
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Bonjour tout le monde.
Pour info, le SSMSI (service statistique ministériel de la sécurité intérieur), dans le cadre de son projet d'ouverture de données au grand public (open data et open source), va mettre à dispo publiquement toutes les statistiques de délinquances, par villes et par départements, normalement à partir du 1er mars.
Ca va permettre de vérifier facilement l'évolution de la sécurité dans toutes les villes, équipées ou non en vidéosurveillance, y compris pour les communes qui refusent de communiquer sur ces données, ou pour les communes qui communiquent sur des chiffres tronqués.
Ca devrait être disponible ici : https://www.interieur.gouv.fr/Interstats/Open-dataDavid
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je ne comprend pas bien : ces stats existent depuis 2012. ce sont les 107 crimes et délits répertoriés par le MI [ ICI ](https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/crimes-et-delits-enregistres-par-les-services-de-gendarmerie-et-de-police-depuis-2012/).
Nous avions tenté de faire des comparaisons, par habitants, entre les 5 principales métropoles de France (hors Paris-Lyon-Marseille, un peu "hors jeu") et nous nous sommes rendus compte que les comparaisons peuvent être affectées d'un tas de biais. Pour donner un exemple caricatural, il est bien évident que l'on va trouver + de cambriolages de résidences secondaires à Nice qu'à Maubuge. Si un statisticien pouvait se pencher sur le problème se serait bien et automatiser au moins les comparaisons à l'intérieur d'une même commune, ce serait bien -
@ldh-nice Les stats que vous indiquez sont les stats du MI sans les divisions par communes, mais par zone de compagnies de gendarmerie. Par exemple, dans mon département, le Finistère, ces stats ne proposent que 4 sous-divisions, et pas des stats par communes. Alors que les stats du SSMSI sont beaucoup plus complètes : elles sont divisées par communes, et surtout elles donnent des éléments de comparaison : taux d'actes pour 1000 habitants, comparaison avec le taux régional, pour les communes de même type, taux national... ça permet une analyse plus fine, et surtout à l'échelle d'une commune. C'est notamment intéressant pour vérifier l'efficacité des mesures de sécurité, sur le temps.
Un exemple de stats du SSMSI : http://www.15h52.net/sources/Délinquance_enregistrée_ZPN_ZGN-FOUESNANT 2020.pdf
Après j'espère que les stats qui vont être mises à dispo seront bien sous cette forme là, je n'en ai pas la certitude. Parfois, on obtient des stats moins détaillés, comme ceci : http://www.15h52.net/sources/Statistiques_Delinquance_2016_2020_Communes_ 27X2021.pdf
En tout cas, pour comparer par exemple l'effet des dispositifs de vidéosurveillance à l'échelle d'une commune, c'est déjà une bonne base de travail. -
@davidt merci pour les très intéressantes analyses indiquées.
Concernant les fichiers que j'ai transmis, effectivement, ils ne concernent que les communes les plus importantes d'un département, que ce soit en zone police ou en zone gendarmerie. Pour ces grandes communes, la relation crimes et délits/habitant est assez facile à faire en utilisant les données INSEE , mais leur systématisation depuis 2012 un peu plus compliquée ; quant à la comparaison avec l'évolution du nombre de caméras, dans une commune des Alpes-Maritimes, je souhaite bien du plaisir à ceux qui voudraient s'y risquer, je prétends que les communes elles mêmes ne le savent pas et la préfecture encore moins. Nous l'avons fait très partiellement pour Nice, un peu "au doigt mouillé" en nous basant sur des articles de presse ou déclarations d'élus [ ICI ](https://site.ldh-france.org/nice/2019/12/08/limpact-de-videosurveillance-crimes-delits-ville-de-nice/) -
@ldh-nice C'est bien le problème de fond : les mairies qui s'équipent en vidéosurveillance ne s'embarrassent quasiment jamais d'en vérifier l'efficacité.
Je crois que j'avais déjà donné le lien sur ce forum, mais j'ai fait une "mini étude" sur le sujet, en étudiant l'évolution de la déliqnuance sur 6 villes finistériennes : http://www.15h52.net/videosurveillance/Pour ce faire, je me suis inspiré de la méthodologie des études de Guillaume Gormand, donc en prenant les chiffres de la délinquances, par rubriques, sur plusieurs années et surtout en les comparant avec les chiffres départementaux.
Cette comparaison est indispensable, vu qu'on voit bien que la tendance nationale est bien à une augmentation des atteintes aux personnes, et une baisse des atteintes aux biens.
Et c'est là on on constate souvent une mauvaise foi flagrante des mairies 'vidéosurveillées"...ils constatent une baisse des atteintes aux biens dans leur commune : ils crient victoire ! Or souvent on constate que si elles ont baissées, elles ont moins baissé que la moyenne.
Il y a aussi des communes, comme Gouesnou dans le Finistère, qui font des communiqués de presse victorieux, indiquant que la délinquance baisse de manière spectaculaire après les caméras, chiffres à l'appui... sauf qu'ils disent ça en 2021, en se basant sur les chiffres de 2017/2018. Or cette année là, effectivement il y a eu une grosse baisse dans cette ville... seulement les 2 années suivantes la délinquance a re-augmenté au point de dépasser le taux d'avant 2018. C'est d'une malhonneteté flagrante, je l'ai signalé à la mairie, silence radio total.
Ce que j'en tire comme conviction, après ces 2 ans de "surveillance de la vidéosurveillance", c'est que les mairies sont bien embêtées avec ce sujet. Concrêtement, il y a des demandes de sécurité de la part des citoyens, et la vidéo a "bonne presse", hélas. Quand il s'agit de systèmes "passifs", comme chez nous dans les petites villes, le coût n'est pas énorme, de l'ordre de 1500€/caméras. Les factures globales ne dépassent que rarement les 100 000€, ce qui à l'échelle d'une petite commune n'est pas grand chose, d'autant que les aides du gouvernement sont conséquentes. Donc ils se lancent, c'est facile, pas trop cher, et ils peuvent communiquer sur leur politique de sécurité, et le quidam moyen est content.
Seulement, si au bout d'un ou deux ans, le bilan n'est pas bon, quoi faire ?
L'honnêteté serait de le reconnaître, mais ce serait reconnaître une erreur et un gaspillage d'argent public et communal, et ça, les élus n'aiment pas vraiment ça, clairement.
Sur les 6 villes que j'ai auditionnées, une seule savait qu'ils pouvaient avoir des stats officielles. Les 5 autres ignoraient totalement ça, donc n'étaient même pas dans une démarche d'évaluation, c'est révélateur.Maintenant, pour être objectif, tout n'est pas noir ou blanc : sur les 6 villes étudiées, il y en a au moins une qui a un bilan positif sur tout les critères. C'est d'ailleurs la seule ville qui m'a répondu sans tabou... et pour cause, chez eux les caméras ne sont qu'un des maillons d'une politique de sécurité globale, qui comprend de la prévention, l'embauche d'un policier municipal qui a un profil "social", etc.
Je précise aussi que l'object de ma "mini étude" était de juste amorcer une démarche d'évaluation, en étant conscient que je n'avait pas les moyens ni les compétences pour réaliser une véritable étude, comme ont pu le faire Gormand et d'autres. J'espérait que mes résultats allaient au moins inciter à pousser le sujet plus loin, notamment par le service de sécurité départemental, mais là encore : aucune réaction ni aucune réponse.