Reims: la reco faciale devient un prog de relecture, the smart city à l'étude
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Merci bcp bcp pour toutes ces infos !
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@kanopai Très intéressant. C'est fou tout cet argent pour un mirage de "sécurité"
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Ce message a été supprimé ! -
@kanopai merci pour les infos, retournement de situation, ils se sont dit que la reconnaissance de plaques c'était suffisant ?
J'ai ouvert une page sur le carré, à compléter comme bon vous semble et ensuite on mettre sur la technocarte
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@alouette Merci et ok pour compléter le carré. Il serait étonnant que la reconnaissance s'arrête à celle de plaques car la reconnaissance faciale faisait partie du programme des municipales 2020 d'Arnaud Robinet.
Voici des infos complémentairesextraits de la photo1
Autoriser l'emploi de la vidéo pour lutter contre les dépôts sauvages
accès direct aux fichiers police pour la police municipale
Autoriser la reconnaissance faciale pour la recherche des criminels ou des délinquants mais également pour les secours à personne (enfants perdus, personnes âgées)
Donner aux maires accès aux fichiers des personnes recherchées, des délinquants sexuels et des fichés S
La source des images est dans ce tweet daté du 16 févr. 2020
https://twitter.com/BenjaminDeveley/status/1229067285706498049
L'Union avait traité la partie sécurité de son programme mais n'avait pas relevé la reco faciale
Des photos des engagements 2020 2026
extraits de la photo1
Assurer une couverture générale du territoire en caméras
Généraliser la vidéo verbalisation pour détecter les dépôts sauvages et garantir le juste partage de la rue
Accompagner la modernisation de la vidéo protection des partenaires du territoire: Citura (transports en commun), Université.
Développer la smart city, gestion centralisée des espaces publics: accompagnement de la chrono-piétonisation des espaces, renforcement sécuritaire de l'éclairage public par des boules de lumière, régulation de la circulation, information du public en temps réel.
extraits de la photo2
Assurer la continuité entre les systèmes de vidéo-surveillance des bailleurs et de la ville
extraits de la vidéo intitulée propositions Arnaud Robinet sur la sécurité:
Le maire sortant Arnaud Robinet critique ses adversaires: le candidat socialiste a été adjoint à la sécurité de 2008 à 2014; il n'a pas recruté un seul policier municipal ni installé une seule caméra. Il tentait même de faire peur en parlant de vidéosurveillance au lieu de vidéoprotection. Et dans ce mandat il n'a pas voté l'armement des policiers.
https://www.lunion.fr/id131184/article/2020-02-13/municipales-reims-le-plan-securite-darnaud-robinet
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@css a dit dans Reims: la reco faciale devient un prog de relecture, the smart city à l'étude :
@kanopai Très intéressant. C'est fou tout cet argent pour un mirage de "sécurité"
Oui la question est "pour quelle efficacité?" à partir du moment où la technologie ne traite pas les causes.
Aucune preuve d'efficacité trouvée. L'adjoint au maire chargé de la sécurité dit le 28 février 2021 que les polices nationale et municipale sont prévenues d'une rixe entre jeunes par la vidéo protection...sauf que les habitants appellent aussi la police. France3 relate le 1 février 2020 que pour les pères et mères en colère face aux rixes entre bandes, dans le quartier Orgeval, les caméras de vidéosurveillance semblent inefficaces.
https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/marne/reims/violences-quartiers-reims-jour-il-y-aura-mort-je-ne-veux-pas-que-ce-soit-mon-fils-1782253.htmlIl ne parle pas de l'exacerbation de la colère du fait de la présence de caméras de vidéo surveillance. Une caméra a été presque détruite dans le quartier Wilson et un jeune, mineur, a brulé une caméra dans le quartier maison blanche. Le premier cas gênait un trafic selon la police. Les trafics vont s'adapter et apprendre à se cacher. Dans le 2eme cas derrière la caméra, le ou les humains regardent des piétons, des joueurs de pétanque, le regroupement de jeunes et de potentielles bagarres.
La communication de la mairie et la police porte souvent sur le fait que la vidéosurveillance permettrait de résoudre des affaires plus vite. Vu le coût à court terme d'une caméra et le coût de sa maintenance et le coût moral d'être utilisée contre une partie de sa population et le coût pour la santé mentale de ceux qui ont une conscience de leur environnement, il manque toujours les preuves de cette efficacité qui justifierait de vivre sous les caméras.
Illustration avec cette terrible agression.
https://www.lunion.fr/id237759/article/2021-03-04/agression-de-notre-journaliste-reims-57secondes-de-violence-extreme
Un photographe du journal l'Union se cachait dans le but de prendre des photos d'une bagarre, qui n'a pas eu lieu. Il a été tellement frappé à la tête que son diagnostic vital est engagé. La réaction du préfet est de dire qu'il manque une caméra à l'endroit de l'agression pour que l'enquête soit facile à mener (L'Union Reims du 28/02/2021, page3). C'est insultant pour les équipes qui travaillent dans le quartier. Comment faisaient les enquêteurs avant l'existence des caméras? La caméra n'aurait pas empêché l'agression, liée apparemment à la vue de l'appareil photo, et n'est-ce point sordide de vouloir regarder un homme se faire frapper et le sang couler? L'agresseur a été arrêté. Il ne s'était pas enfui à l'étranger donc pourquoi vouloir se précipiter avec de la techno intrusive pour régler une enquête? La justification de devoir aller vite ne tient pas...Les justifications pour dépenser pour une smart city, pour acheter encore plus de caméras, pour centraliser la surveillance de toute l'agglomération, pour vidéo-verbaliser tel truc supplémentaire et pour acheter la reconnaissance faciale (prévue dans le programme pour lequel le maire a été élu) sont à suivre...
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26/01/2023
StreetPress révèle la collaboration entre Reims et le géant français de la défense, Thalès. À partir de 2021, la police municipale a utilisé un algorithme vidéo utilisant l’intelligence artificielle pour analyser ses ressortissants.Si vous avez déjà flâné aux alentours de la cathédrale Notre-Dame de Reims (51), vous avez peut-être été analysé par une intelligence artificielle. L’outil « Savari », conçu par le géant français Thalès (1), a été intégré aux caméras de surveillance de l’agglomération et utilisé par la police municipale, pour une expérimentation d’un an. Le but : repérer automatiquement des regroupements ou des intrusions, et identifier des armes ou des véhicules. Problème, ni les habitants et ni les élus de l’opposition n’ont été informés.
(...)
Savari est une « vidéosurveillance intelligente, clé de la sécurité urbaine des Smart Cities ». C’est ainsi que Thalès présente sa solution sur le site du Salon des maires, un séminaire annuel pendant lequel les entreprises tiennent des stands pour draguer les élus.Elle utilise des « algorithmes vidéos intelligents » et du « deep learning » pour « surveiller, superviser et analyser automatiquement » des situations telles que des regroupements et des intrusions. Elle peut aussi « détecter, identifier et classifier » des armes, des vélos ou des véhicules, assure le fleuron français. À l’aide de la lecture automatique des plaques d’immatriculation (LAPI), Savari permet également de faire du contrôle routier et de mettre des amendes à ceux qui ne paient pas leur stationnement.
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Suite à l'article de StreetPress, France3 a interrogé la mairie.
publié le 28 janvier 2023.Vidéo-surveillance : la mairie dément que "Reims utilise une intelligence artificielle pour surveiller ses habitants", selon StreetPress
Le jeudi 26 janvier, une enquête du média StreetPress a été publiée, s'intitulant "Reims expérimente une intelligence artificielle de Thalès pour surveiller ses habitants, et personne n’est au courant". La mairie a tenu à apporter un démenti.
L'intelligence artificielle (IA) fait beaucoup parler en ce moment avec l'utilisation faite de ChatGPT dans les établissements scolaires et universitaires. Mais d'autres usages existent, par exemple en matière de vidéo-surveillance.
C'est sur ce domaine précis que le jeudi 26 janvier 2023, le média StreetPress a publié une enquête librement accessible en ligne. Elle est intitulée "Reims expérimente une intelligence artificielle de Thalès pour surveiller ses habitants, et personne n’est au courant". StreetPress est un site d'informations en ligne reconnu par la Commission paritaire des publications et agences de presse.
Dans une réponse écrite adressée à France 3 Champagne-Ardenne, Arnaud Robinet, maire (Horizons) de Reims (Marne) directement cité, ne souscrit pas aux analyses et conclusions de l'article. Il préfère d'ailleurs faire varier la sémantique, et employer le terme de vidéo-protection.
Rechercher des voitures
"Cet article provient d’un média marqué à l’extrême-gauche ouvertement hostile à la vidéo-protection dans tous ces aspects, dans le contexte particulier du débat sur l’introduction de l’IA pour la protection des JO. Contrairement à ce qui est évoqué dans l’article, la vidéo-protection n’a jamais servi à 'surveiller en direct la voie publique', activité strictement limitée. Par ailleurs, le cadre législatif actuel ne permet pas d’exploiter des système augmentés par l’IA."
"Le CSU (centre de supervision urbain) a expérimenté un logiciel intégrant de l’IA destiné exclusivement à faciliter la relecture des vidéos dans le cadre très strict des réquisitions judicaires. Cette expérimentation a été autorisée par le procureur de la République. Par exemple pour la recherche a posteriori d’un type de véhicule d’une couleur spécifique sur une plage horaire définie, sans aucune possibilité d’identification de ce véhicule ou de reconnaissance faciale."
"L’objectif était d’optimiser le travail des enquêteurs préalablement aux extractions judicaires. Cette expérimentation n’a duré que quelques semaines et n’a pas été mise en production, Thalès RCS ayant décidé l’arrêt du logiciel. Elle est aujourd’hui totalement arrêtée et la ville recherche des solutions alternatives, l’optimisation des systèmes de relecture restant un objectif important."
Le sujet abordé lors du prochain conseil municipalInterrogé par StreetPress, Léo Tyburce, conseiller municipal d'oposition (EELV) aurait souhaité plus de transparence "sur ces expérimentations", comme il l'explique à France 3 ce samedi 28 janvier. "J'ai interpellé le maire en novembre 2021 parce que dans le document de préparation du budget, ils évoquaient un outil de reconnaissance faciale, c'était écrit ça. J'ai pris la parole pour demander ce qu'était cet outil, qu'on ne pouvait pas investir là-dedans car c'était interdit par la Cnil. On m'a répondu que c'était un outil faisant appel à l'IA notamment dédié à la reconnaissance des véhicules parce que ça permettait de gagner du temps en cas de réquisition pour rechercher tel véhicule."
"Deux ans plus tard, cette journaliste de StreetPress me contacte, m'apprenant que l'outil intelligent permettrait, selon StreetPress, permettrait de repérer des personnes, cibler les groupes avec des algorithmes... Je relève juste que si c'est le cas, c'est une grande opacité pour les Rémois : c'est ça qui m'importe. Je pense que si on met en place des outils d'intelligence artificielle dans la vidéo avec des algorithmes qui identifient des personnes ou des groupes, ça mériterait un débat public. Cela va plus loin que de la vidéo-surveillance. Une proposition d'intervention est prévue pour que le maire fasse la lumière sur cette situation : si c'est abandonné, si toutes les modalités du logiciel n'ont pas été exploitées, qu'il l'explique."
Le maire sera donc interrogé à ce sujet lors du conseil municipal du lundi 30 janvier, par le groupe d'opposition écologiste. Ce qui devrait lui permettre de clarifier les choses.
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@kanopai a dit dans Reims: la reco faciale devient un prog de relecture, the smart city à l'étude :
Le maire sera donc interrogé à ce sujet lors du conseil municipal du lundi 30 janvier, par le groupe d'opposition écologiste. Ce qui devrait lui permettre de clarifier les choses.
Des nouvelles du Conseil municipal de lundi ?
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@felix
Reims, Conseil municipal du lundi 30 janvier 2023.
A 15min40Arnaud Robinet, maire:
" Je veux réagir à un début de polémique relayé, je le regrette, par un élu de l'opposition, initié par l'Ultragauche.
Le blog d'extrême gauche StreetPress a mis en avant dans un post ouvertement hostile à la vidéoprotection une prétendue atteinte aux libertés publiques à Reims dans un article à la fois outrancier et mensonger qui nous a évidemment conduit à ne pas répondre tant la volonté polémique est étrangère à notre communication institutionnelle.
Notre centre de supervision urbain a effectivement expérimenté le logiciel Savari de Thales.
Loin des caricatures et des menaces de dérives orwelliennes, il s'agissait simplement d'un logiciel destiné à faciliter la relecture des vidéos dans le cadre très strict des réquisitions judiciaires; c'est à dire dans le cadre d'une procédure pour laquelle la vidéoprotection peut faciliter la résolution d'une affaire et ce logiciel facilite la recherche d'images a posteriori pour les enquêteurs. Un exemple? La recherche d'un type de véhicule, d'une couleur, sur une plage horaire définie.
L'objectif étant d'optimiser le travail des enquêteurs préalablement aux extractions judiciaires. Une volonté d'optimisation est évidemment nécessaire car en 2022 nous avons eu plus de 1600 réquisitions d'images par la police nationale, c'est à dire près de 5 réquisitions chaque jour et ce gain de temps est évidemment au bénéfice des victimes, puisque cela accélère le temps d'élucidation des enquêtes et permet donc de retrouver les auteurs plus rapidement. On peut le déplorer, je m'en félicite. C'est un combat d'arrière-garde. Je ne connais pas un membre de cette assemblée qui ne se félicitera pas qu'on puisse rapidement identifier l'agresseur d'un de ses proches. Naturellement, cette expérimentation technique avait été autorisée par le procureur de la république, une expérimentation qui n'a malheureusement duré que quelques semaines car Thales a décidé l'arrêt du logiciel, qui ne sera finalement pas mis en production et nous recherchons toujours une telle solution technologique qui permette de faciliter le travail d'enquêtes et donc qui aide les forces de l'ordre dans leur travail.
Et contrairement à ce qui a été évoqué de manière fausse, ce logiciel n'a jamais servi à surveiller en direct la voie publique, qui est une activité strictement limitée car le cadre législatif actuel ne permet pas d'exploiter les systèmes augmentés par l'intelligence artificielle.A 22min50, Eric Quenard, opposition:
s'agissant de ce début de polémique concernant la vidéoprotection et en particulier l'utilisation du logiciel Savari qui utilisait, ce qu'on appelle l'intelligence artificielle de reconnaissance faciale. Lors du conseil de novembre 2021 c'est vrai, notre collègue Léo Tyburce avait eu l'occasion de vous interroger. Il avait reçu de la part de notre collègue Xavier ALbertini [monsieur sécurité] un certain nombre de précisions que vous avez rappelé à l'instant en évoquant ce logiciel et en expliquant que celui-ci était d'une certaine manière circonscrit à l'usage ou en tout cas à la lecture automatique de plaques d'immatriculation. Vous avez évoqué un article paru effectivement dans la presse, streetpress et qui a été repris aussi par France3, qui a donné lieu d'ailleurs, de votre part, de la part de la collectivité, à un communiqué de presse pour apporter un certain nombre de précisions. Je pense que ces précisions sont utiles parce que sur l'utilisation de tout ce qui est reconnaissance faciale, ça peut donner lieu à du questionnement, à de l'interrogation de la part évidemment des élus que nous sommes mais aussi de la part de nos concitoyens. Et la question de la transparence, qu'elle soit du public ou de nous en tant qu'élu est essentielle. Vous avez rappelé monsieur le maire dans vos propos et c'était aussi la réponse que nous attendions que, à aucun moment, ce logiciel qui a quand même coûté à la collectivité je crois 210 000 euros, de mémoire, d'investissement au budget ce qui n'est pas une queue de cerise par les temps qui courent. Vous avez rappelé monsieur le maire que cet usage avait été exclusivement limité aux véhicules comme l'affirmait d'ailleurs votre adjoint le 16 novembre dernier et qu'il n'a donc pas été utilisé en direction de la population et je crois que ça c'est un élément extrêmement important parce que ça peut donner lieu, susciter beaucoup d'inquiétude. Nous prenons acte de votre réponse, simplement, juste une question: c'est Thales qui a fait le choix d'arrêter l'expérimentation parce qu'il a souhaité arrêter en gros l'usage de cet, ce n'est pas la collectivité qui a décidé d'y mettre fin. C'est important de le rappeler mais en tout état de cause vous avez apporté en devançant un peu ce que je souhaitais dire un certain nombre d'éléments de réponse qui permet aussi de clarifier cette position si tenté qu'il en ait été besoin mais avec l'article de presse, avec les éléments que France3 avait communiqué je pense que c'était des éléments qui étaient importants y compris devant notre assemblée municipale merci.A 26min:
Alors le coût du logiciel a été de 60 000 euros et nous serons intégralement remboursé.
https://www.videliostreaming.com/Reims/ville-de-reims/2023-01-30_18/
Articles à ce sujet:
1/ À Reims, le maire défend l’usage d’un logiciel d’intelligence artificielle pour la vidéosurveillance
https://www.lunion.fr/id451463/article/2023-01-30/reims-le-maire-defend-lusage-dun-logiciel-dintelligence-artificielle (abonnés)2/ Suite aux révélations de StreetPress, Arnaud Robinet a finalement admis l’utilisation d’un logiciel de vidéosurveillance utilisant l’intelligence artificielle. Le maire n’a pas averti ses concitoyens de l’expérimentation.
(...)
Le maire de la ville, affilié au parti Horizons d’Édouard Philippe, confirme les informations révélées par StreetPress le 26 janvier dernier. En 2021, la police municipale locale a utilisé un algorithme vidéo utilisant l’intelligence artificielle (IA) pour ses 225 caméras de surveillance. L’outil, nommé « Savari », permettrait de « surveiller, superviser et analyser automatiquement les situations (regroupement, intrusion,…) mais aussi détecter, identifier et classifier les formes et les objets (arme, vélo, …) ». C’est ainsi que Thalès présente sa solution sur le site du Salon des maires, un séminaire annuel pendant lequel les entreprises tiennent des stands pour draguer les élus. (...)
https://www.streetpress.com/sujet/1675183815-maire-reims-arnaud-robinet-confirme-videosurveillance-thales-intelligence-artificielle3/ Pour compléter le sujet. Un tweet de la mairie du 15 juin 2022.
CSU = 245 caméras, 647 enregistrements vidéo fournis aux services enquêtes de la police et gendarmerie.
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@kanopai @Felix
Le 12 avril 2023, NextInpact donne accès à un rapport de députés non encore publié sur la vidéosurveillance et les images vidéos. Le journaliste évoque l'expérimentation Thalès à Reims, révélée par StreetPress.
https://www.nextinpact.com/article/71456/apres-video-surveillance-algorithmique-deputes-vont-vers-reconnaissance-facialeVoici les parties du rapport (p66/67) la concernant.
Auditionnée le 1er février 2023 par la mission d’information, l’entreprise Thales a ainsi présenté un « rétex » de l’expérimentation de caméras « augmentées » installées en 2020-2021 dans la ville de Reims. Cette expérimentation n’a semble-t-il fait l’objet d’aucune information de la part de la municipalité vis-à-vis des citoyens ni même du conseil municipal (1)
. Vos rapporteurs regrettent l’opacité qui peut entourer la mise en œuvre expérimentale de ces dispositifs : ces zones d’ombre, contraires aux règles prévues par le règlement UE 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données (RGPD) et que rien ne justifie en pratique, nuisent autant au bon déroulement des expérimentations qu’à leur évaluation sereine et objective. Elles nourrissent ainsi les fantasmes et postures dogmatiques, en jetant le doute quant à leurs finalités réelles, à rebours des objectifs poursuivis par les promoteurs de ces projets.Recommandation n° 18 : Déterminer un cadre d’évaluation objectif, précis et standardisé des expérimentations de dispositifs de vidéoprotection « augmentée » et garantir le respect des obligations d’information du public.
(1) « Reims expérimente une intelligence artificielle de Thales pour surveiller ses habitants, et personne n’est au courant », Street Press, 26 janvier 2023.
Les éléments ci-après ont été transmis par Thales à l’issue de son audition.
Éléments d’information et de contexte relatifs à l’expérimentation d’analyse de flux vidéo conduite à Reims par Thales.
Dans le cadre de projets de mobilité et de sécurité urbaines avec la ville de Reims, Thales a initié en 2020-2021 une collaboration technologique, en sous-traitance d’un industriel délégataire d’une mission de service public, dans laquelle un logiciel d’analyse de flux dynamique vidéo « Savari » a été testé pour détecter certains comportements et situations à risque, et en faire l’analyse rapide a posteriori.
Les cas d’usage retenus pour expérimenter l’intérêt opérationnel ou non du prototype de cette solution se sont concentrés sur la détection des fraudes et incivilités pour les opérateurs de transports, et, en lien avec le Centre de Supervision Urbaine (CSU), sur la détection des dégradations volontaires du réseau de caméras de vidéoprotection, l’analyse d’accident de la circulation ou encore la limitation des regroupements pendant les phases aiguës de pandémie Covid.
En amont et en aval de ce POC (Preuve de concept), Thales est resté vigilant sur l’environnement légal et juridique de cette expérimentation et sur l’absence de dérives possibles : toutes les démarches préalables d’analyse d’impact sur la protection des données (AIPD) ont été conduites sous la responsabilité de l’industriel de premier rang délégataire, en relation régulière avec la préfecture de la Marne. En cas de commission d’une infraction dans le champ d’une caméra, toute lecture et analyse d’images vidéo a posteriori et accès aux données étaient systématiquement placés sous la responsabilité
d’un officier de police judiciaire ou d’un magistrat. Aucun recours à la reconnaissance faciale ou à l’identification de personne n’a été intégré « nativement » dans la solution.
Enfin, le principe d’un échange exhaustif avec la CNIL, à la fin du POC, a été retenu par l’industriel délégataire, les autorités et la CNIL ; avec la contribution souhaitée de Thales.
Le bilan de l’expérimentation est le suivant.
Une pertinence opérationnelle démontrée : avec une très bonne acceptation de cette solution innovante par l’ensemble des acteurs (opérateurs de transport et du CSU, police municipale, industriel délégataire, collectivité et préfecture) et un gain opérationnel perceptible dans le cadre légal existant, sous la supervision du procureur. Des gains de productivité majeurs ont été constatés (en qualité : très peu d’erreurs avant validation humaine, et en temps d’analyse, divisé par 30) dans les phases critiques des enquêtes.
Des difficultés en lien direct avec le contexte COVID ont mis en échec le passage à l’échelle de la solution : en termes de déploiements techniques mais surtout de ressources humaines, ces contraintes sont venues impacter la phase de tests de cette solution prototype et ont conduit au début de l’année 2022 à l’arrêt de l’expérimentation et des développements associés. Le passage à l’échelle industrielle de la solution « Savari » n’a pas été décidé par la branche de Thales en charge de la politique produit et des briques technologiques de solutions globales de type smart cities.
Source : contribution écrite remise par Thales à l’issue de son audition par la mission d’information.